Come back in Teutonia

Publié le par Movaniel

Finalement arrivé à Leipzig. 6h40 du matin.
Le voyage a été long. Les semaines qui ont précédé aussi. Je me suis préparé comme si je partais définitivement, un peu comme à chaque fois que je m´apprête à partir pour au moins 2 semaines !
Je me suis pris 2 bonnes gifles en stop deux jours d´affilée. A croire que les automobilistes qui sortent de Marseille ne sont pas très partageux.
Je m´étais déjà ramassé 3 fois ces derniers mois pour des gros trajets (Paris-Marseille, Marseille-Paris, Lyon-Marseille) mais cette fois-ci ca a été tellement chiant que j´en suis venu à prendre aux sérieux certaines choses qu´ont m´avait dites sur le stop. Comme quoi ca ne marchait plus ou que dans certaines régions (en Bretagne par exemple) ca marchait mieux que dans d´autres (comme en Provence). Et c´est vrai que le sketch du mec qui passe en trombe en faisant un bras d´honneur il y a qu´à Marseille que j´y ai droit.
Au bout d´un moment, à force de brailler dans le vent contre ces abrutis, je me suis dit que l´humanité valait mieux que ca et j´ai cherché une autre solution.
De bricolage de voyageur bohème en bidouillage pour avancer au plus vite (parce que quand même j´avais autre chose à glander) je me suis retrouvé à sauter de train en train pour traverser la grande Allemagne (que les esprits taquins n´y voient pas d´allusion à la 2e guerre...).
Dès que j´ai commencé à voir des panneaux germains j´ai été excité comme une puce (Strasbourg = 1ere ville allemande !). Je jouais de l´accordéon à chaque station et je trouvais n´importe quel prétexte pour parler avec les gens. Un Turc ému par ma musique m´a proposé de me payer un café à Frankfurt am Main (il faisait froid, bordel), un autre gars de me donner des sous pour la joie que ca mettait dans la gare. Mais j´ai fait le fier en disant que c´était pour le plaisir.
Il faut vraiment que je descend de ma liane, moi ! Dans ma tête j´ai 14 ans. Je trouve toutes les femmes jolies de 14 à 60 ans quelle que soit leur dégaine et j´ai flashé sur les uniformes de la Deutsche Bahn. Une contrôleuse avait des mèches de cheveux rouges assorties aux rayures rouge flashy sur la veste de travail bleu marine. Un côté punk raffiné. Je blaguais avec les employées de la DB comme si c´était des potes...
J´ai trouvées loin d´être moches les tours 3e millénaire de Frankfurt que je trouvais horribles et j´ai compris que j´abordais l´Allemagne cette fois-ci sous le coup de la passion totale (même des nanas que j´aurais trouvées cagoles ailleurs je les trouvais mimi). Bon, il faut que j´affine mon regard et mes goûts pour mieux saisir les nuances de ce pays.


A Leipzig je suis arrivé décalqué. Pas dormi dans les fauteuils horribles du train et trop excité pour me détendre vraiment. Sur le quai de la Hauptbanhof (la gare principale) j´étais aux anges. C´est mes nerfs dopés à l´enthousiasme qui me tenaient réveillé. Putain ce que c´était beau !
Quand j´ai vu arriver ce type avec son gros chien noir j´ai compris que je rêvais pas.
Ca a changé ici, mais j´ai tout reconnu. J´ai retrouvé mes repères et même mes mauvaises habitudes : je me suis encore perdu en cherchant cette satanée Alte Salzstrasse et je me suis encore embourbé dans le même quartier moche. Mais cette fois-ci j´ai vécu ce passage avec beaucoup plus de nonchalence. C´est comme si la ville me souhaitait à nouveau la bienvenue. Un gros bonhomme très lent m´a guidé dans ce quartier no-man´s-land et je me sentais un peu comme Momo (pour ceux et celles qui connaissent le bijou de Michael Ende) quand elle se fait guider par la tortue ou dans le magicien d´Oz. Je comprenais pas grand chose à son charabia, mais je l´écoutais autrement qu´avec les mots (merci à Marine pour ses lecons sur la communication non verbale). Je me demandais si sa manière de parler venait de son accent ou du fait qu´il était bourré ou handicapé, mais je l´ai suivi jusqu´au bout. Finalement je me suis débrouillé seul et je suis arrivé 2h30 après être parti et en coupant par les petites rues... Mais j´avais trouvé !
L´accent avec lequel ce gars m´a parlé me faisait penser à celui d´une vieille dame avec qui j´avais causé dans le tram. Et l´idée qu´elle était bourrée ou handicapée m´avait traversé l´esprit. Une mémé bourrée dans le tram, pourquoi pas ?
En me quittant le gars m´a demandé si j´étais russe !
Bien fait pour moi : un bourré handicapé = un russe...
Les couleurs de l´automne sont belles ici, malgré mes yeux pas en face des trous. Et ce putain de froid qui pique les doigts en permence, même s´il va m´en faire baver, je sais que je m´y habituerai. L´architecture des églises est plus compacte que celle des églises dont j´ai l´habitude, plus mastoc. Les pâtisseries aussi. Mais ca fait le charme du coin. J´adore !
L'odeur qui plane aux alentours des snacks turcs n'est pas la même que celle des boutiques des reubeus de Marseille et dans le tram je trouve qu'il y a aussi une odeur particulière. 
En rentrant j´ai fait une nouvelle découverte culturelle : le romarin en poudre. Je savais pas que ca existait (eh, je viens du pays du romarin). J´en ai mis un tas énorme dans mes oeufs aux plats... Merde, je me ferai plus avoir !
Et ces foutus cornichons doux, les Gewürtzgurken (Spreewald, je sais pas si c´est la marque ou la variété), j´en mangerais des kilos. Ils sont sucrés et je les mange comme des bonbecs ! Et les Brötchen (petits pains) ! Y en a à tout ! Le goinfre. Faut que je me calme, sinon je vais enfler comme une barrique... Ces cornichons sont irrésistibles. Je suis sûr que si l´Allemagne les avait utilisés pendant la 2e guerre elle aurait gagné la guerre...

Publié dans Nouvelles de voyage

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