Enfin libre !
Je dois à chaque fois redoubler d'efforts pour faire de l'humour ou de la
provocation pour les faire réagir un peu...
Et cette fois la prof était pas là. Avant les vacances 2 élèves m'avaient fait des critiques sur mes cours (toujours des 12e). Une m'a dit : "Pitié, arrête les chansons !", un autre qu'il s'intéressait qu'à la politique (il est pas super motivé en francais, mais je leur avais fait faire un article de journal sur les régimes puis un devoir d'imagination sur les bienfaits
de la grosseur... et ce bon gars m'avait sorti tout fier le slogan qu'il avait trouvé :
"Etre gros, c'est chaud !". D'autres auraient pu trouver ca insignifiant, moi j'ai trouvé ca sublime...).
Donc aujourd'hui 3 heures de préparation. Un article de CQFD, mensuel anarchisant, traitant du flicage à l'école (la "Base élève", dont peu de médias se sont fait l'écho).
Du bon sujet d'actualité bien polémique, hé hé.
Beaucoup de mots familiers dans le texte. Je leur avait déjà bien préparé le travail.
Et puis au moment de commencer une élève est venue me voir en me rappelant
que la prof était pas là. Ouais, quand la prof est pas là je suis en mode prof Soixante-huitard... Et elle m'a tendu un paquet de feuilles à distribuer
Je devais les faire bosser sur 2 poèmes : Rimbaud, "Le dormeur du val" et
Verlaine, "Mon rêve familier". J'aime bien les 2 et je me rappelais comme
les cours de littérature de la prof absente en question sont politiquement
corrects...
Alors je me suis régalé.
Je leur ai raconté le jeune Rimbaud qui couchait avec Verlaine marié et de
20 ans son aîné entre une bouteille d'absinthe et un narguilé de haschish
ou d'opium. Je leur ai parlé de l'histoire du "Sonnet du trou du cul" qu'ils ont écrit ensemble, des poèmes érotiques de Verlaine qu'on n'apprend jamais à l'école et
je leur ai fait une lecture de "Mon rêve familier" version après l'absinthe !
Et ceux qui n'étaient pas encore momifiés ont bien rigolé. Et moi aussi.