Mal caché
On m'a parlé d'un lieu assez chouette et il y a un peu plus d'une semaine j'ai poussé la porte du bistro. Dans le coin non fumeur il n' y avait personne. Le coin fumeur, de l'autre côté était plein. Comme j'étais malade et que je préférais éviter la fumée je me suis installé du côté tranquille. J'ai commandé un chocolat chaud.
J'ai lu quelque part que quand la mode du chocolat a commencé des salopards de commerçants ont parfois vendu de la poussière de briques qu'ils ont fait passer pour du cacao.
Le truc que je bois me fait justement penser à de la poussière de briques.
Et puis comme c'est chiant à mourir de rester du côté non fumeur et seul, je remets ma convalescence à plus tard pour plonger dans le flot bouillonnant de l'autre moitié du bar.
Pas assez de tables pour tout le monde. On doit s'asseoir avec des inconnus. Tant mieux. Ca me rappelle tout de suite le côté bordélique et chaleureux des bars de quartiers de Marseille. On se connait pas, mais on se parle tout près et on se raconte nos vies. Ou on se marre de n'importe quoi. Des chômeurs mal rasés me proposent de jouer au beatnik. Quelques bières plus tard je reparle parfaitement allemand...
Au comptoir une brune élégante et précieuse semble me déguster des yeux en faisant semblant de trouver extraordinaires toutes les conneries que je lui raconte. Une petite blonde, les yeux cachés par une mèche de cheveux rebelles, papillonne de table en table. Une habituée du bar. Son sourire paraît collé à son visage. Qu'est-ce qui a pu lui donner un sourire pareil ? Elle a l'air de connaître tout le monde. Elle me fait penser à M., une de mes meilleures amies de Marseille, elle aussi oiseau de bars. Le sourire comme carte de visite. "- C'est quoi ton nom ?
- Camarade Sourire."
La même spontanéité dans le contact, la même classe dans l'ivresse.
J'y suis revenu une fois, deux fois, trois fois. Difficile de pas recommencer. C'est un peu comme si dès qu' on poussait la porte de ce bar la vie basculait.
J'ai lu quelque part que quand la mode du chocolat a commencé des salopards de commerçants ont parfois vendu de la poussière de briques qu'ils ont fait passer pour du cacao.
Le truc que je bois me fait justement penser à de la poussière de briques.
Et puis comme c'est chiant à mourir de rester du côté non fumeur et seul, je remets ma convalescence à plus tard pour plonger dans le flot bouillonnant de l'autre moitié du bar.
Pas assez de tables pour tout le monde. On doit s'asseoir avec des inconnus. Tant mieux. Ca me rappelle tout de suite le côté bordélique et chaleureux des bars de quartiers de Marseille. On se connait pas, mais on se parle tout près et on se raconte nos vies. Ou on se marre de n'importe quoi. Des chômeurs mal rasés me proposent de jouer au beatnik. Quelques bières plus tard je reparle parfaitement allemand...
Au comptoir une brune élégante et précieuse semble me déguster des yeux en faisant semblant de trouver extraordinaires toutes les conneries que je lui raconte. Une petite blonde, les yeux cachés par une mèche de cheveux rebelles, papillonne de table en table. Une habituée du bar. Son sourire paraît collé à son visage. Qu'est-ce qui a pu lui donner un sourire pareil ? Elle a l'air de connaître tout le monde. Elle me fait penser à M., une de mes meilleures amies de Marseille, elle aussi oiseau de bars. Le sourire comme carte de visite. "- C'est quoi ton nom ?
- Camarade Sourire."
La même spontanéité dans le contact, la même classe dans l'ivresse.
J'y suis revenu une fois, deux fois, trois fois. Difficile de pas recommencer. C'est un peu comme si dès qu' on poussait la porte de ce bar la vie basculait.