O Fortuna !
En ce moment la chance souffle dans mes voiles. Le lendemain de ma rencontre avec ce vieil homme qui m'avait tellement ému je fais du stop et je me fais prendre par un ancien "superviseur" (chef) de la Spinerei, l'ancienne filature de coton dans laquelle j'habite. Il me raconte qu'il y a travaillé de 1981 à 2001 et qu'il avait 200 ouvriers sous ses ordres. Après la fermeture de l'usine il a trouvé du boulot à Aachen (Aix-la-Chapelle), à l'autre bout du pays. L'idée de me déposer à la Spinerei a l'air de l'émouvoir.
Il me fait faire un tour des bâtiments pour me montrer où on faisait le coton, le polyester, où vivaient les ouvriers... Je jubile de cette visite historique improvisée de mon quartier.
Le soir je retourne dans ma mauvaise cachette. Je m'asseois à une table où il y a de la place. Un beau quadra aux yeux bleus et un couple d'ados de 16 ans habillés plutôt punk. Le jeune a l'air assez bête avec sa casquette US et sa mèche verte qui dépasse, ses 20 tatouges au cm2 et sa bouche continuellement ouverte. La fille a un très joli visage, des yeux que j'imagine clairs (comme ceux de son père, le quadra), elle me regarde assez souvent, mais ne parle presque pas.
Le gars me répète sans arrêt qu'il a trois enfants dont sa fille de 16 ans qui est là. A croire qu'il veut me marier avec. Et je me demande si c'est lui qui a amené ces ados ici ou si c'est eux qui ont sorti le pépé pour pas qu'il s'ennuie...
Pour la première fois dans ce bar je me dis que je commence à trouver le temps long, quand j'entends dans mon dos dire en francais : "Lui, il est de Marseille !".
Oui, c'est bien de moi qu'on parle. La rumeur tourne. Ca paye de revenir au même endroit.
Le gars qui a parlé, je l'ai croisé une fois. J'avais lancé une partie de Jungle Speed à laquelle des potes à lui avaient participé. Un autre me fixe et me dit : "Attends, comment tu t'appelles déjà ? On s'est pas vus à Marseille ?".
Gagné. Juillet 2008, on avait parlé 5 mn. Je savais qu'il habitait à Leipzig mais j'avais plus de nouvelles. T. m'a présenté ses potes dont une jolie fille qui a fait un semestre Erasmus à Marseille et s'est fait chier comme la mort. Elle vivait et travaillait dans un hôtel, n'a rencontré personne, s'est fait brancher lourdement chaque fois qu'elle est sortie seule... En plus on lui a dit que c'était dangereux la nuit, donc elle avait peur. J'aimerais bien lui montrer que le Sud a aussi sa magie. C'est comme si j'avais une dette.
Comme les filles veulent danser on se retrouve dans un club. On est tous assez bourrés, mais moi pas assez pour danser sur du "Boum Boum-boum" pareil.
Une inconnue m'accoste. Elle a la peau mate, un joli minois. Je me dis qu'elle est d'origine turque."Waouh, t'es Francais, c'est génial ! C'est tellement mignon quand tu parles allemand avec ton accent !". Une autre débarque et la première essaie de me coller dans les pattes de la 2e. Je me demande pendant quelques secondes si la politesse allemande exige que je couche avec les 2 en même temps ou avec l'une après l'autre.
Je croise le regard de celle que Marseille a décue. Elle se roule une clope en observant la scène d'un air blasé. Je vais la rejoindre. Je préfère la discussion intellectuelle avec la jolie fille à un plan cul avec 2 nanas qui n'ont rien à dire.
Elle me demande pourquoi est-ce quand les gens nous parlent en Allemagne c'est toujours parce qu'ils veulent coucher. Je souris.
J'ai tellement entendu d'étrangères se plaindre de ça de la part des Francais du Sud... Je lui réponds un truc du genre : "T'inquiète pas, c'est partout pareil."
Juste après elle me dit qu'elle me trouve mignon. Je fais comme si j'avais rien entendu.
On se quitte vers 6h, bourrés et contents.
On change pas une recette qui marche. Je reviens dans la même planque 2 jours plus tard. Une bande de gens qui parlent fort au comptoir. A l'extrémité du bar une fille a l'air de s'ennuyer profondément. Elle est silencieuse, le regard à l'affût. Je paye ma bière.
Je croise son regard et je la salue avant d'aller m'asseoir dans la salle d'à côté.
5 mn plus tard elle débarque, s'asseoit à ma table en faisant mine de pas me voir. J'observe son manège, je relis le manuscrit d'une nouvelle que j'ai écrite. Elle me regarde droit dans les yeux et je comprends que je vais pas écrire une ligne ce soir.
Je pense qu'elle est Lion, Bélier ou Sagittaire. Simple pressentiment.
D'après ce qu'elle dit elle travaille pour le cinéma, elle a des yeux bleus aiguisés comme des lames, la trentaine approchant, Saxonne. Elle est Bélier (j'avais vu juste).
Elle dit qu'elle est déprimée, rigole pas mal et lance fièrement qu'elle va se bourrer la gueule ce soir. Whisky-coca, ca doit aller vite. Moi je suis à la bière. Elle veut me payer une vodka.
On se quitte au petit jour.
Il me fait faire un tour des bâtiments pour me montrer où on faisait le coton, le polyester, où vivaient les ouvriers... Je jubile de cette visite historique improvisée de mon quartier.
Le soir je retourne dans ma mauvaise cachette. Je m'asseois à une table où il y a de la place. Un beau quadra aux yeux bleus et un couple d'ados de 16 ans habillés plutôt punk. Le jeune a l'air assez bête avec sa casquette US et sa mèche verte qui dépasse, ses 20 tatouges au cm2 et sa bouche continuellement ouverte. La fille a un très joli visage, des yeux que j'imagine clairs (comme ceux de son père, le quadra), elle me regarde assez souvent, mais ne parle presque pas.
Le gars me répète sans arrêt qu'il a trois enfants dont sa fille de 16 ans qui est là. A croire qu'il veut me marier avec. Et je me demande si c'est lui qui a amené ces ados ici ou si c'est eux qui ont sorti le pépé pour pas qu'il s'ennuie...
Pour la première fois dans ce bar je me dis que je commence à trouver le temps long, quand j'entends dans mon dos dire en francais : "Lui, il est de Marseille !".
Oui, c'est bien de moi qu'on parle. La rumeur tourne. Ca paye de revenir au même endroit.
Le gars qui a parlé, je l'ai croisé une fois. J'avais lancé une partie de Jungle Speed à laquelle des potes à lui avaient participé. Un autre me fixe et me dit : "Attends, comment tu t'appelles déjà ? On s'est pas vus à Marseille ?".
Gagné. Juillet 2008, on avait parlé 5 mn. Je savais qu'il habitait à Leipzig mais j'avais plus de nouvelles. T. m'a présenté ses potes dont une jolie fille qui a fait un semestre Erasmus à Marseille et s'est fait chier comme la mort. Elle vivait et travaillait dans un hôtel, n'a rencontré personne, s'est fait brancher lourdement chaque fois qu'elle est sortie seule... En plus on lui a dit que c'était dangereux la nuit, donc elle avait peur. J'aimerais bien lui montrer que le Sud a aussi sa magie. C'est comme si j'avais une dette.
Comme les filles veulent danser on se retrouve dans un club. On est tous assez bourrés, mais moi pas assez pour danser sur du "Boum Boum-boum" pareil.
Une inconnue m'accoste. Elle a la peau mate, un joli minois. Je me dis qu'elle est d'origine turque."Waouh, t'es Francais, c'est génial ! C'est tellement mignon quand tu parles allemand avec ton accent !". Une autre débarque et la première essaie de me coller dans les pattes de la 2e. Je me demande pendant quelques secondes si la politesse allemande exige que je couche avec les 2 en même temps ou avec l'une après l'autre.
Je croise le regard de celle que Marseille a décue. Elle se roule une clope en observant la scène d'un air blasé. Je vais la rejoindre. Je préfère la discussion intellectuelle avec la jolie fille à un plan cul avec 2 nanas qui n'ont rien à dire.
Elle me demande pourquoi est-ce quand les gens nous parlent en Allemagne c'est toujours parce qu'ils veulent coucher. Je souris.
J'ai tellement entendu d'étrangères se plaindre de ça de la part des Francais du Sud... Je lui réponds un truc du genre : "T'inquiète pas, c'est partout pareil."
Juste après elle me dit qu'elle me trouve mignon. Je fais comme si j'avais rien entendu.
On se quitte vers 6h, bourrés et contents.
On change pas une recette qui marche. Je reviens dans la même planque 2 jours plus tard. Une bande de gens qui parlent fort au comptoir. A l'extrémité du bar une fille a l'air de s'ennuyer profondément. Elle est silencieuse, le regard à l'affût. Je paye ma bière.
Je croise son regard et je la salue avant d'aller m'asseoir dans la salle d'à côté.
5 mn plus tard elle débarque, s'asseoit à ma table en faisant mine de pas me voir. J'observe son manège, je relis le manuscrit d'une nouvelle que j'ai écrite. Elle me regarde droit dans les yeux et je comprends que je vais pas écrire une ligne ce soir.
Je pense qu'elle est Lion, Bélier ou Sagittaire. Simple pressentiment.
D'après ce qu'elle dit elle travaille pour le cinéma, elle a des yeux bleus aiguisés comme des lames, la trentaine approchant, Saxonne. Elle est Bélier (j'avais vu juste).
Elle dit qu'elle est déprimée, rigole pas mal et lance fièrement qu'elle va se bourrer la gueule ce soir. Whisky-coca, ca doit aller vite. Moi je suis à la bière. Elle veut me payer une vodka.
On se quitte au petit jour.
J'ai commencé hier soir "Histoire de ma vie" de Casanova. Intéressant.
Je me suis toujours méfié des libertins. Comme je me méfie des Lions, Sagittaires, Béliers et Gémeaux. Mais j'ai toujours eu un grand intérêt pour les choses et les gens dont je me méfiais...