Requiem, lecon de vol n°3, flocons de neige
Hier grand rassemblement dans l'église de l'école.
Pour rendre hommage aux anciens élèves décédés.
J'ai trouvé l'idée bizarre, hésité et me suis finalement rendu à l'église habillé pour la circonstance.
C'était plein comme un oeuf ! Des élèves et des personnes beaucoup plus agées (les familles des défunts, je suppose). A l'entrée on nous donnait une bougie chacun à tenir pendant la cérémonie.
Je me suis assis dans le fond pour pas me faire remarquer. Comme d'habitude le directeur a fait un discours.
Puis la chorale est entrée en scène...
Vers la nef de l'église on voyait un mur de petites lumières. J'ai alors compris que c'était la chorale... Une atmosphère magique.
Je comprends que les croyants soient émus par ce genre de communion. Mais bon, il en faudra plus pour me convaincre. J'ai cru reconnaître un ch'tit bout du Requiem de Mozart.
Après on a eu droit à la liste un peu monotone des anciens élèves de l'école décédés dans l'année. "Blablabla né le... mort le...".
Mais j'étais vraiment absorbé par l'ambiance magique, les voix de la chorale qui venaient faire des pauses dans l'énumération des noms, et par cette putain de cire brûlante qui me coulait sur la main !
A ce moment-là j'ai bien ressenti l'esprit de famille, de caste, de l'école. Chaque nom de défunt était suivi d'une formule mystérieuse que j'ai mis du temps à traduire :
"Alumnis Pfortensis" (du latin).
J'ai compris "Alumnis" (élève) mais on a dû m'expliquer que Pfortensis c'était le nom de l'école en latin et au génitif, ah ah ah !!! L'hommage rendu aux anciens dans cette église, je l'ai trouvé beau. Un des bons côtés de la tradition.
Si au moins on fonctionnait comme ca pour l'humanité toute entière, le monde serait probablement bien différent...
En tout cas j'ai été content d'être de la partie.
Lendemain virée à Leipzig. En voiture et sous un joli déluge de neige. Waouh, c'était magique ! La maman qui me conduisait m'a demandé s'il neigeait à Marseille. La dernière fois que j'en ai profité là-bas c'était en 1986, je crois !
J'ai apprécié le joli tableau, bien planqué derrière les vitres de la voiture.
Tout le monde me parle de "Bienvenue chez les Ch'ti"... C'est le film francais du moment ! Il a été traduit en allemand et les traducteurs ont inventé un accent artificiel bizarre que certaines mauvaises langues m'ont dit ressembler à l'accent berlinois.
Le soir rendez-vous avec des petites Allemandes, une envolée en vélo et un joli mangeage de guidon sur une grande avenue (hé hé, le vélo, c'est comme voler : ca s'apprend !) un bar où on pouvait fumer la chicha, une partie de petits chevaux (version teutonne) et un salut final du ciel de Leipzig sous une caresse de flocons de neige.